Sacha Wenk, le Karaté Kid dans la vraie vie

Sacha Wenk, le Karaté Kid dans la vraie vie
Sacha Wenk

Quiconque a un jour regardé des classiques tels que Karaté Kid ou les films de Bruce Lee a un jour songé à partir dans les montagnes et à s’entraîner aux arts martiaux tel un moine Shaolin. Un rêve irréalisable ? Pas pour Sacha Wenk ! À 24 ans, ce jeune homme d’origine suisse par sa mère et allemande par son père a fait de sa passion pour le Kung-Fu sa vie ! Alors qu’il vient tout juste de rentrer en Chine il y a quelques jours après avoir organisé une retraite de Kung-Fu sur sa terre natale en Suisse, Toombow Kids l’a interviewé à près de 12000 km de distance afin de partager avec vous son parcours atypique. Prêts à libérer votre Ch’i ?

Toombow Kids : Bonjour Sacha, comment vas-tu ? Peux-tu nous raconter ce qui t’a attiré dans le monde du kung-fu ?

Sacha : Salut ! Merci de l’invitation ! Alors pour faire court, je suis allé en Chine pour la première fois en 2005 parce que mes parents avaient du travail là-bas. Tout de suite, ma mère nous a dit à mes deux frères et moi qu’on devait faire du sport pour être en forme. Un jour, je m’en rappellerai toujours, on passait dans une grande rue et j’ai entendu des cris très forts. Il y a quelque chose d’inexplicable qui m’a attiré, j’ai monté les escaliers en courant et j’ai vu plein de jeunes de mon âge qui étaient en train de s’entraîner. C’était très bizarre, ils n’étaient pas plus grands que moi mais ils avaient l’air beaucoup plus confiants. Ça m’a donné la chair de poule de voir leur énergie, ils étaient tous coordonnés. En fait, je me trouvais devant une école de kung-fu. Je me suis dit que c’était ça que je voulais faire ! Alors j’ai commencé à pratiquer cette discipline à 6 ans. J’ai eu quelques interruptions, j’ai essayé d’autres sports entre-temps mais c’est vraiment la pratique du kung-fu que je préfère !


Toombow Kids : Comment décrirais-tu le kung-fu aux enfants qui ne savent pas ce que c’est ?

Sacha : Hm… Si je devais expliquer, je dirais que le kung-fu, c’est une manière d’être content de vivre sa vie avec le sourire. En fait, ce n’est pas seulement faire du sport ou des arts martiaux, c’est un mode de vie. Si un boulanger se lève, fait ses croissants tous les jours en essayant de s’améliorer, alors c’est un peu un boulanger kung-fu. D’ailleurs c’est marrant, le mot “kung-fu” se traduit par « travail acharné” !

Toombow Kids : Merci de l’info ! Actuellement, tu es en Chine mais pendant le mois de juin, tu étais en Suisse et tu as organisé une “retraite”. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?

Sacha : Bien sûr ! Ça s’est passé à Champéry dans les montagnes. En fait, ça faisait un petit moment que l’idée était dans ma tête car depuis que j’avais ouvert mes réseaux sociaux, il y avait beaucoup de personnes qui m’avaient partagé leur envie de s’entraîner comme je le fais, mais sans avoir à aller en Chine. Alors je me suis dit : “et pourquoi ne pas reproduire tout ça en Suisse ?” J’en ai parlé avec mon maître et il a beaucoup aimé cette idée de faire rayonner le kung-fu en dehors de la Chine. Avec l’aide de mes parents, on a monté tout ça en place, on a loué une grande maison dans les montagnes et on a tout bien préparé. Sur les trois semaines, il y avait entre 30 et 40 personnes par semaine qui suivaient les entraînements que nous donnions mon maître et moi. Des Russes, des Italiens, des Français, des Ukrainiens… Il y avait des gens de toutes les origines et c’était un honneur. C’était intense mais j’ai adoré !

Toombow Kids : Ça avait l’air super ! Quel était le programme d’une journée ?

Sacha : Eh bien, c’était plus ou moins la même chose que ce que je faisais en Chine mais, avec un niveau d’intensité quand même moins élevé. Tous les jours, on se levait à 5h30 et il y avait un premier entraînement de 6h à 7h qui était hyper physique. De 7h30 à 8h, on prenait un petit-déjeuner : de l’eau chaude avec du riz, un peu de chou, du pain façon chinoise. Ensuite, de 8h30 à 11h, il y avait un deuxième entraînement. Tous les jours ça changeait, cela pouvait être des bases de kung-fu, du kickboxing chinois. Après c’était la pause, on mangeait, puis on faisait une sieste. Ensuite, on refaisait un entraînement jusqu’au soir, on dînait, les gens avaient un peu de temps libre et après, tout le monde allait au lit !

Toombow Kids : Quels sont les bienfaits du kung-fu pour le corps et l’esprit ?

Sacha : De nos jours, j’ai l’impression que beaucoup de gens ne prennent pas le temps de s’asseoir deux minutes et de passer du temps avec eux-mêmes. Les enfants à l’arrêt de bus ne peuvent pas patienter une minute sans regarder leur téléphone. Le kung-fu m’a permis d’en apprendre beaucoup sur moi-même. Avant, j’étais timide et depuis, j’ai gagné beaucoup de confiance. Quand j’ai fait mon service militaire obligatoire en Suisse, le kung-fu m’a beaucoup aidé au niveau de la discipline. Je n’aurais jamais pensé réussir à devenir lieutenant à l’armée et pourtant j’ai réussi grâce à ça.

Toombow Kids : Tu as l’air d’avoir beaucoup de respect pour ton maître. Peux-tu nous parler de lui ?

Sacha : Avec plaisir ! Mon maître s’appelle She Miao Hai et il est vraiment super. Quand je lui ai parlé de mon projet de retraite, il m’a tout de suite soutenu à 100%. Ici en Chine, ça peut être dur de trouver un bon maître car chacun a sa propre philosophie qui parfois ne nous correspond pas, et plusieurs ne respecteront jamais entièrement les pratiquants de kung-fu qui ne sont pas natifs de la Chine car ils les considèrent comme des “touristes”. Mon maître m’a choisi comme disciple. Dans le bouddhisme, cette pratique signifie que l’on se lie karmiquement, c’est un peu comme si j’étais son fils spirituel. C’est un honneur !

Toombow Kids : Quel conseil donneriez-vous à un enfant qui veut commencer le kung-fu ?

Sacha : Je lui dirai plutôt ceci : peu importe ce qu’il veut faire ou commencer comme projet dans la vie, je lui conseille de prendre le temps de bien réfléchir et d’aller jusqu’au bout de ce qu’il veut faire !

Toombow Kids : Quelle est la plus belle anecdote qui te soit arrivée depuis que tu as commencé ton voyage dans le kung-fu ?

Sacha : J’en ai beaucoup… J’en ai une qui me vient en tête qui date de 2019. J’étais dans un temple et on faisait des performances pour les touristes. Ils payaient la visite du temple avec en plus un show de kung-fu. Il y avait d’abord le passage des pratiquants étrangers dont je faisais partie et ensuite le passage des Chinois. C’était tellement beau quand je les voyais, leur talent était impressionnant. J’avais les mêmes étoiles dans les yeux que lorsque j’avais découvert le kung-fu quand j’étais petit. Je me suis dit que je devais atteindre cette maîtrise. Ce qui m’inspire le plus, c’est le Ch’i, l’énergie de vie, toujours en rapport avec le yin et yang. Dès que je fais une forme de kung-fu, je me sens tellement bien, dans le moment présent, tellement vivant.

Toombow Kids : C’est très inspirant. Quels sont tes objectifs futurs ?

Sacha : À court terme, c’est la prochaine retraite que j’organiserai en octobre 2024 en Suisse. J’ai aussi eu des propositions pour tourner dans des films, alors il faut que je voie ! Après sur le long terme, mon rêve est d’ouvrir ma propre école de kung-fu. J’envisage aussi de participer à une course Iron Man qui regroupe la natation, le cyclisme et la course.

Toombow Kids : Merci Sacha de nous avoir fait découvrir ta passion pour le kung-fu ! La rédaction de Toombow Kids te souhaite beaucoup de bonnes choses dans ce milieu et un bel épanouissement. Amis lecteurs, vous retrouverez toute l’évolution de Sacha sur son compte Instagram @sachka.w. Que la passion vous guide ! Et vous, seriez-vous prêt à vous entraîner comme Sacha ?

Journaliste mystérieux
Salut moi je suis un journaliste très mystérieux. Dans ma rubrique j'aime donner la parole à tout le monde. Alors viens découvrir les témoignages de tes comédiens, chanteurs, mannequins préférés et aussi les témoignages d'un de tes professeurs ou directeur d'école. Je te dis à bientôt.