Si on lui avait dit un jour qu’elle travaillerait dans un centre pour enfants ayant un handicap, Alicia Delalande ne vous aurait sûrement pas cru. Sa peur de ne pas savoir comment gérer des situations qu’elle n’avait pas apprises dans ses cours, qui étaient quasiment exclusivement dédiés pour être appliqués auprès de personnes valides, a failli la faire passer à côté d’une belle histoire, mais heureusement, le destin en a décidé autrement. Toombow Kids a rencontré cette travailleuse passionnée et vous conte son récit, celui de quelqu’un qui a découvert sa vocation !
Du haut de ses presque 25 ans, qu’elle aura le 2 novembre 2023, Alicia est une jeune femme comblée et épanouie professionnellement. Suite à son bac et à son concours à l’Institut Supérieur de Rééducation Psychomotrice qu’elle décroche, elle devient officiellement psychomotricienne. C’est par hasard qu’elle va postuler auprès du CESAP (Comité d’Études, d’Éducation et de Soins Auprès des Personnes Polyhandicapées). Sa mission : accompagner les enfants dans leur développement global en prenant en compte leur corps, leurs émotions, leur environnement et leurs besoins spécifiques afin de les aider à s’épanouir pleinement en travaillant avec eux le côté sensoriel et moteur. Dans ce centre, les adolescents sont atteints de différents types de handicap lourds qui nécessitent un accompagnement spécifique. En tant que référente de 24 d’entre eux, Alicia doit, telle une enquêtrice, découvrir quels vont être les meilleurs soins à procurer à chacun et pour cela, elle nous confie son secret.
“Le plus important est de prendre le temps de connaître l’enfant. J’ai mis beaucoup de temps pour commencer mes accompagnements car au début, il fallait que je trouve leur bon rituel. Si un enfant aime beaucoup jouer et être au sol, alors c’est de là que je dois commencer à lui proposer des exercices. Il faut commencer par ce qu’ils aiment et surtout ne pas les forcer à faire des choses qu’ils n’aiment pas car cela ne donnera rien. On doit se servir de leurs envies et leurs centres d’intérêt pour les aider. Par exemple, j’ai un enfant qui adore déchirer les choses. Alors je lui donne souvent des plaques sensorielles pour lui faire travailler ses transferts assis/debout/à quatre pattes. On échange aussi beaucoup avec les collègues.”
Le travail autour des interactions semble donc essentiel. Un autre type d’exercice intéressant d’après la psychomotricienne est tout ce qui tourne autour des incitations positives. Ainsi, pour travailler l’aspect moteur, les jeunes peuvent être encouragés à prendre une photo de leurs amis du centre et devoir leur remettre en main propre. Et même si ces techniques venaient à ne pas porter leurs fruits, Alicia tient à rassurer d’autres aspirants praticiens en rappelant qu’il existe une infinité de manières de faire à essayer et que cela dépendait aussi de l’évolution du handicap. Depuis qu’elle a commencé à travailler, elle cumule les bons souvenirs, mais à tout de même ses préférences.
“J’en ai énormément, mais c’est souvent le même style : lorsque je vois les enfants heureux ou en train de s’émerveiller. J’ai un exemple qui me vient, celui d’un garçon que je surnomme dans ma tête “Ronchon” car c’est vrai qu’il fait souvent la tête. Eh bien lorsque l’on fait une sortie ensemble comme au zoo et que je le vois sourire et rigoler, c’est le bonheur ! J’adore les voir “kiffer la vie” ! Et aussi en général quand ils font des progrès, par exemple lorsque l’un d’entre eux arrive à tenir son buste bien droit alors qu’avant il n’y arrivait jamais, ce sont des moments magiques !”
Avec beaucoup de malice, elle rajoute qu’en tant que psychomotricienne, elle est “payée pour jouer” et conseille à tous les enfants qui voudraient faire ce métier que la chose la plus importante est d’aimer ce qu’ils font. Pour cette deuxième année consécutive auprès des enfants du CESAP, Alicia est prête et déterminée plus que jamais à leur apporter du soleil et à les accompagner pour qu’ils puissent au mieux voler de leurs propres ailes.
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