Il s’appelle Kevin dans cet article, pour préserver son anonymat. Pourtant, son histoire est bien réelle. À 11 ans, ce jeune garçon a déjà subi un parcours rempli de douleurs et de souffrances que personne n’aurait dû vivre. Cette histoire est aussi celle de milliers d’autres victimes de harcèlement scolaire.
Kevin est en classe de 6ᵉ, mais il ne va au collège que deux heures par semaine. Il est sur liste d’attente pour rejoindre un établissement spécialisé dans l’accueil d’enfants malades ou en situation de handicap. Depuis son entrée au CP, il a subi des violences physiques et psychologiques, non seulement de la part de ses camarades, mais aussi de certains adultes censés le protéger. Ces années d’école primaire furent un calvaire, ponctué de crises autistiques fréquentes. Kevin, autiste avec suspicion de syndrome de Gilles de la Tourette, a souffert d’épuisement physique et mental. Il avait perdu 4 kilos, terrassé par l’angoisse et une phobie scolaire diagnostiquée par les médecins.
Les soupirs de lassitude et surtout les réflexions blessantes telles que « Il saoule, ce gamin autiste ! » ainsi que les actes de violence directe faisaient partie de son quotidien. Dans cette école primaire, personne n’écoutait sa famille, personne ne reconnaissait sa différence. Ces années ont laissé des cicatrices profondes, que ni Kevin ni ses proches n’oublieront jamais.
Heureusement, aujourd’hui, l’adolescent va mieux. Son collège actuel a été une véritable bouffée d’oxygène. L’équipe éducative a été attentive dès le départ à ses besoins particuliers. Son emploi du temps a été aménagé et ses heures de présence obligatoires réduites afin de s’adapter à son propre rythme. Aujourd’hui, il y va en moyenne deux heures par jour, tout en évitant les récréations pour ne pas être oppressé par une foule trop grande.
Point positif, le collège a aussi compris l’importance de la stabilité pour Kevin. Ainsi, il bénéficie d’une accompagnante d’élève en situation de handicap (AESH) individuelle, toujours la même, car Kevin déteste les imprévus et les changements. Son transport est assuré par un taxi spécialisé qui le prend en charge directement chez lui.
Ce changement d’établissement a été salutaire, et Kevin ne fait presque plus de crises d’angoisse pour aller à l’école. Il se sent entendu et soutenu, ce qui l’apaise et lui permet de respirer un peu mieux.
Kevin est un exemple poignant des conséquences du harcèlement scolaire. Il montre à quel point un environnement scolaire inadapté peut briser un enfant. Mais il est aussi la preuve vivante que des aménagements, de l’écoute et de la bienveillance peuvent changer une vie.
Il faut bien comprendre que le harcèlement scolaire n’est pas une fatalité. En tant que parents, enseignants ou élèves, nous avons le pouvoir d’agir, de protéger et de soutenir ces enfants extraordinaires. Kevin, et tous ceux qui partagent son combat, méritent mieux qu’une société qui les rejette. Ils méritent notre respect, notre compréhension et surtout, notre amour.
Face au harcèlement scolaire, il est essentiel d’agir rapidement. Si un enfant en parle, il est crucial de l’écouter attentivement et de prendre ses paroles au sérieux. La première étape consiste à alerter l’équipe éducative, en sollicitant une rencontre avec les enseignants ou le directeur de l’établissement. Si les mesures prises s’avèrent insuffisantes, il est possible de contacter le service départemental de l’Éducation nationale ou de se tourner vers des associations spécialisées qui accompagnent les familles et les enfants victimes.
Ne jamais sous-estimer l’impact du harcèlement sur un enfant ; chaque action compte pour briser ce cycle de souffrance. Ensemble, Toombow Kids est convaincu que nous pouvons construire un environnement scolaire où chacun se sent respecté et en sécurité.
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