Le harcèlement à l’école n’est pas une fiction, il est plus que jamais présent dans la vie des adolescents et les chiffres ne mentent pas : d’après les derniers rapports de l’UNESCO, c’est près de 270 millions de jeunes dans le monde qui seraient touchés par ce fléau. Pour briser ce tabou et venir en aide aux filles et aux garçons qui en seraient affectés, Théo a accepté de partager son vécu avec les lecteurs de Toombow Kids.
Toombow Kids : Bonjour Théo, comment allez-vous ? Merci de nous offrir votre témoignage alors que cela doit être difficile. Pouvez-vous vous présenter ?
Théo : Bonjour. Ça va merci. C’est compliqué, c’est vrai, mais je pense que c’est important. Je m’appelle Théo, j’ai 21 ans et je suis surveillant au collège et au lycée.
Toombow Kids : Quand est-ce que vous avez été harcelé pour la première fois ?
Théo : C’était au tout début de la quatrième. J’avais déménagé et je venais d’arriver dans un nouveau collège.
Toombow Kids : C’est jeune. Qu’est-ce que vos harceleurs vous faisaient subir ?
Théo : Ils m’insultaient en se moquant de mon physique et de mes boutons, ils me disaient que j’étais maigre. Après, c’est devenu de plus en plus violent. Ils me bousculaient dans les couloirs, me faisaient des balayettes, ils m’envoyaient même des messages sur Facebook pour me dire de me suicider.
Toombow Kids : C’est terrible, on est vraiment désolés pour vous. Comment réagissiez-vous dans ces moments-là ?
Théo : Je ne réagissais pas, je ne disais rien. Je détournais le regard et j’espérais que ça passe vite. Je n’en parlais à personne car j’avais peur des représailles et que ça empire !
Toombow Kids : À l’époque, aviez-vous conscience que vous subissiez du harcèlement ?
Théo : Pas du tout. Pour moi, c’était normal, je me disais que c’était de la taquinerie.
Toombow Kids : Comment êtes-vous sorti du harcèlement ?
Théo : C’était vers le milieu de ma troisième. La vie scolaire est venue me voir car quelqu’un les avait informés de ce qui m’arrivait. J’ai été convoqué avec mes harceleurs dans le bureau du principal. Ils se sont défendus en disant que c’était pour rire, et moi j’étais tétanisé, je n’osais rien dire. Quand le principal leur a dit de sortir, j’ai beaucoup pleuré. Je lui ai raconté toute l’histoire. Ils se sont faits exclure une semaine, ont dû écrire une lettre d’excuse et j’ai changé de classe.
Toombow Kids : Une faible punition par rapport à ce qu’ils vous ont fait ! Mais quels conseils donneriez-vous aux enfants victimes de harcèlement ?
Théo : Le plus important, c’est surtout d’en parler à un adulte de confiance pour ne pas que ça s’aggrave. Beaucoup de professeurs au collège s’en fichent mais certains peuvent être bons et vous venir en aide. Ne gardez surtout pas ça pour vous, ce n’est pas de votre faute !
Toombow Kids : Bravo, vous avez été très courageux de partager votre histoire. Merci et Toombow Kids espère que cela pourra aider les enfants harcelés dans le monde !