Il y a de ces histoires qui laissent sans voix, tant elles défient les lois du temps, du corps, et même parfois de la logique. L’histoire d’Alexandra Hildebrandt, une maman allemande de 66 ans, appartient à cette dernière catégorie. Une histoire de Super Maman !
Le 19 mars, à la Clinique universitaire de la Charité à Berlin, Alexandra a donné naissance à son dixième enfant, un petit garçon prénommé Philipp, par césarienne. Ce qui rend cet événement si extraordinaire ? Alexandra n’a pas eu recours à la FIV, une chose quasiment inédite à cet âge. À 66 ans, elle a traversé sa grossesse avec une étonnante sérénité. Une grossesse qui s’est déroulée en grande partie sans complication, selon son gynécologue, le docteur Wolfgang Henrich. Et pourtant, sur le papier, tous les signaux étaient au rouge : antécédents de huit césariennes, âge avancé, risques accrus pour la mère comme pour l’enfant. Mais Alexandra a défié les statistiques. Et surtout, elle a écouté son instinct.
En plus d’être maman d’une famille nombreuse, Alexandra Hildebrandt est aussi une femme engagée. Elle dirige le Musée du Mur de Berlin à Checkpoint Charlie, un lieu chargé d’histoire, symbole de mémoire et de liberté. On pourrait croire qu’entre ses fonctions de directrice et sa famille, le quotidien d’Alexandra serait chaotique. Mais c’est tout le contraire : elle dégage une paix étonnante, presque irréelle. Sa force vient d’ailleurs. D’un lien profond à ses valeurs, à son corps et à ses enfants. Une fratrie qui est un monde en soi, qui va de son aînée, Svitlana, 46 ans, née en 1977, à la petite Katharina, 2 ans, en passant même par des jumeaux de 12 ans (Elisabeth et Maximilian). Et ses enfants sont là, unis, joyeux, grands frères et grandes sœurs attentionnés, entourant le petit dernier comme un trésor.
Si Alexandra semble avoir inversé le sablier du temps, c’est peut-être parce qu’elle a toujours pris soin de son corps comme d’un temple. Elle confiait récemment à la presse allemande : « Je mange très sainement, je nage une heure tous les jours, je marche deux heures. »
Dans un monde qui juge vite et mal, Alexandra se tient droite. Elle assume, elle affirme. Et surtout, elle inspire. À celles qui se croient trop vieilles, à celles qui ont peur, à celles qui doutent. Elle prouve que la maternité n’a pas toujours les contours qu’on lui donne. Qu’elle peut surgir quand on ne l’attend plus. Qu’elle est, parfois, une affaire de destin plus que de biologie. Et malgré les débats que soulève inévitablement une telle naissance, Alexandra n’a reçu, dit-elle, que des réactions positives. Ses proches la soutiennent. Et l’on comprend pourquoi : il suffit d’un regard sur son parcours, d’un mot, pour sentir la sincérité, la force douce qui l’habite.
Il ne s’agit pas ici de glorifier la maternité tardive comme un modèle, ni de nier les risques médicaux qu’elle implique, mais de rappeler que parfois, la nature elle-même nous surprend en offrant des miracles à ceux qui savent l’attendre.
À 66 ans, Alexandra Hildebrandt vient d’écrire un nouveau chapitre de sa vie. Un chapitre fait de cris de bébé, de biberons, de nuits blanches… mais aussi de sourires, de premiers mots, de bras serrés autour du cou. Elle n’a pas fini d’aimer. Et ça, c’est sans doute le plus beau des cadeaux.
